A la fraiche au bord du lac de la Gimone

Neuf heures et demie ce jeudi 31 juillet à Aurignac : en voiture Simone ! Ou plutôt en autocar, destination : le lac de la Gimone, à Saint-Plancard. Aujourd’hui aussi, presque toutes les familles logées au PRAHDA , soit 49 personnes avec les accompagnateurs, ont répondu présentes pour cette journée en plein air et au bord de l’eau (dans l’eau aussi, oui).

Le ciel est nuageux et le soleil nous boude, ce qui n’empêche pas les enfants de se précipiter vers la baignade à peine arrivés, laissant les adultes installer le campement à l’ombre des arbres. Cris d’excitation et de plaisir : « L’eau est bonne ! » disent-ils, comme le disent tous les enfants, même quand elle ne dépasse pas 18°, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, les adultes confirmant la douceur. De dévoués accompagnateurs les rejoignent dans leurs jeux et montrent à certains les rudiments de la natation. Puis ce sont les jeunes gens qui les rejoignent avec un contentement évident, et vont s’amuser au radeau-plongeoir amarré vers le fond de l’espace de baignade surveillée.

Au moment du repas, il est difficile de faire respecter l’heure de pause imposée par le surveillant de baignade ; dès qu’il réapparaît sur la plage, c’est la ruée ! Cette fois, les parents participent aussi et tout le monde se retrouve à l’eau, avec, enfin, la percée du soleil dans les nuages. N’oublions pas les pâtés de sable et les jeux de ballon… Une écrevisse égarée fait sensation et crée l’événement.

Seul bémol : le prix des jeux sur l’eau avec des structures gonflables que nous avions vantés, notamment auprès des enfants et que l’association ne peut financer. 

Cependant, ce fut une excellente journée, des gens heureux, peu de trajet en bus, surtout au regard des excursions estivales passées au bord de la Méditerranée : il faudra recommencer et cherchant d’autres endroits de baignade possibles dans la région.

Déjeuner dans l’herbe

Dimanche 6 juillet,  une petite caravane de voitures quitte Aurignac, pleines de gens prêts à profiter de cette journée pique-nique partagé à Latoue.

Presque toutes les familles du PRAHDA sont là. Le temps est très agréable, même si le ciel est gris :  un peu d’inquiétude mais il ne pleuvra pas, et après la chaleur de ces derniers jours, on respire, sous les arbres et à côté de l’étang.

On se pose sur l’herbe et les tables se remplissent de plats et de boissons bien alléchants. On fait connaissance aussi entre participants.

Après le repas, une petite sieste s’impose pour beaucoup, sauf pour la douzaine de jeunes gens pleins d’enthousiasme qui disputent des parties de basket sur le city-park sans interruption.

Puis une partie de jeu de quilles finlandaises (mölky) rassemble tout le monde, soit comme joueur, soit comme supporters.

Nous rejoignons Aurignac vers 16h. Un bon moment général de détente et de joie.

Un Kaktus sans piquants

Tout s’est fait très vite.

C’est en janvier qu’Aïcha, directrice artistique de la compagnie Kaktus, prend contact successivement avec l’équipe d’Adoma, Alter’Ego (nous, donc :=)) et la mairie d’Aurignac. En perspective, la mise en scène d’un texte du dramaturge Mustapha Kharmoudi L’humanité tout ça tout ça, récit qui raconte l’exil, la migration et le passage d’une frontière clandestinement par une fille et sa mère qui fuient un pays en guerre. A court terme, pour y travailler, le projet d’une semaine de résidence « en territoire », c’est à dire au plus près des habitants.

Un mois plus tard, grâce à l’enthousiasme et la réactivité des différentes personnes rencontrées, et un peu aussi l’alignement des étoiles, tout est fin prêt. Aïcha, Maïté et Luc rejoignent Aurignac pour commencer leur travail de création.

En complément du travail personnel réalisé par chacun des artistes présents, des ateliers musicaux ont été proposés aux familles du PRAHDA en matinée, du mercredi au vendredi. La musique étant un formidable vecteur de partage et de transmission, c’est presque naturellement que les participants se sont essayés aux instruments prêtés et ont donné de la voix, donnant vie à des mélanges aussi jolis qu’inattendus !

Venues de tous les continents, les familles du PRAHDA sont les premières concernées par les thèmes de l’exil et de la migration. Mais elles ne sont pas les seules. C’est pour cela qu’Aïcha et sa troupe projettent de revenir à Aurignac pour poursuivre la rencontre de ses habitants, jeunes et moins jeunes. Une rencontre avec l’équipe enseignante de l’école élémentaire est déjà planifiée.

Le projet de mise en scène pourrait se concrétiser en 2024-2025, toujours en lien étroit avec les familles migrantes, donc comptez sur nous pour vous donner des nouvelles au fil de l’eau !

Pour en savoir plus sur la compagnie : https://www.compagniekaktus.com/

Les hommes au travail !

(article de J. M paru dans La Dépêche du 20/11/2020)

Des demandeurs d’asile restaurent un chemin oublié d’Aurignac

Pendant les épisodes de confinement, un groupe de bénévoles s’est constitué autour d’un nettoyage fédérateur pour remettre à jour un chemin désaffecté. Menant autrefois du chemin de l’abattoir jusqu’au château comtal, à flanc de colline et le long des remparts, ce sentier a disparu sous la végétation et quelques volontaires se sont donc donné comme objectif de le réhabiliter. Sous l’égide d’Alter Ego, association qui vient en soutien des demandeurs d’asile, on doit cette initiative à Laurent Fleurigeon et à Guy Danos qui ont mobilisé une équipe de bénévoles en faisant appel à plusieurs migrants en résidence au Prahda (Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile).

L’appel a été bien entendu de la part de Kessem, Ikatil Nabi, Kanan ou Paris, tous migrants, qui ont accepté de donner un coup de main à cette corvée de nettoyage. Ouvert un jour par semaine, le chantier avance et à l’aide de sécateurs, serpes ou ébrancheurs l’équipe a trouvé son rythme sur le terrain même si elle est confrontée à un mur de ronces. L’objectif dans quelques semaines est de rendre les lieux plus accessibles et d’ouvrir ce sentier en remontant jusqu’au château comtal.

Il est aussi important de soutenir cette action concrète qui ne peut que favoriser les échanges et créer des liens entre la population locale et les migrants. Pour ces exilés, cet engagement bénévole peut aussi être une étape stratégique dans leur parcours migratoire et une manière d’apprendre le Français. Laurent Fleurigeon a attaché un soin particulier à la dimension sociale de cette intégration « Le besoin de les occuper se fait sentir car les hommes ont moins d’occupations que les femmes » affirme -t-il.